- dondon
-
I.⇒DONDON1, subst. fém.Fam. et péj. Femme ou fille qui a beaucoup d'embonpoint. Vieille dondon. De fortes dondons aux corsages voyants (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 178) :• ... elle demeura comme un modèle de Rubens, en gardant une beauté virile que ses rivales de la rue de Normandie calomniaient en la qualifiant de grosse dondon. Ses tons de chair pouvaient se comparer aux appétissants glacis des mottes de beurre d'Isigny; et, nonobstant son embonpoint, elle déployait une incomparable agilité dans ses fonctions.BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 45.— [Avec un poss.] Hélas! fit Bastien, qui pensait à sa dondon et à l'impossibilité où il était de recevoir chez lui le moindre personnage officiel (L. DAUDET, Am. songe, 1920, p. 15).Rem. On rencontre ds la docum. dondon au masc. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il [Descartes] a fait un enfant à sa bonne. (...) J'eusse préféré apprendre qu'il eut fait un enfant par exemple à Christine de Suède. — Comment, à ce dondon! s'esclaffa Paul (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 364).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1579 [les domdaines duquel mot la souvenance demeure en ceste façon de parler] c'est une grosse domdom (H. EST, Precell. du lang. franç., p. 372, Feugère ds GDF.). Dér. de la racine onomatopéique dond- exprimant le balancement; suff. -on, avec redoublement expressif de la voyelle prob. d'apr. dondaine, p. anal. de forme, la dondaine étant grosse et courte. Fréq. abs. littér. :13. Bbg. MORIN (Y.C.). The phonology of echo-words in french. Language. Baltimore. 1972, t. 48, p. 105. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 442; t. 2 1972 [1925], p. 11.
II.⇒DONDON2, DONDAINE, onomat. et subst. masc.I.— ONOMAT. [Utilisé dans les refrains de certaines chansons populaires] La farida dondaine, gai! la farida dondé (BÉRANGER, Chans., t. 1, 1829, p. 94). Son mari m'a fermé sa maison, digue dondaine, digue dondon (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 167).II.— Subst. masc., vx. Onomatopée d'un bruit de cloche. Vous vous rappelez, dans les « Nozze di Figaro », le tintin et le dondon par lesquels Suzanne rappelle si plaisamment le bruit de la sonnette du comte Almaviva (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 149).Rem. On rencontre ds la docum. une attest. du verbe dondonner. Monsieur Lignières se mit à dondonner la messe avec ses deux cloches (GIONO, Eau vive, 1943, p. 167).Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1564 ([RABELAIS], Cinquième Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 27 : Ils s'en repentiront dondaine : ils s'en repentiront don don). Redoublement expressif de la racine onomatopéique dond- exprimant le balancement; cf. déjà en a. fr. triquedondela dans un refrain, v. G. THURAU, Der Refrain in der französischen Chanson, Berlin 1901, p. 94. V. FEW t. 3, p. 138b. Fréq. abs. littér. :7.
1. dondon [dɔ̃dɔ̃] onomat.❖♦ Vx. Bruit de cloches. → Ding, dong.————————2. dondon [dɔ̃dɔ̃] n. f.ÉTYM. 1579, domdom; onomat. qui exprime le gonflement et le balancement. → Dodeliner.❖♦ Fam. Femme ou fille qui a beaucoup d'embonpoint. || Une forte dondon. || C'est une dondon, une espèce de dondon. — Surtout dans : grosse dondon.1 C'était une grosse dondonGrasse, vigoureuse, bien saine.Scarron, Virgile travesti, 1.2 Étrange contraste entre la génération Louis XIII (Richelieu, Charles Ier, Van Dyck, les Velasquez, Pascal) suprêmement aristocratique, élégante, raffinée et plutôt décadente, et la grosse santé charnelle, épaisse et sanguine de Louis XIV (Madame de Montespan, Vendôme — tous ces goinfres et toutes ces dondons).Claudel, Journal, févr.-mars 1930.
Encyclopédie Universelle. 2012.